dimanche 10 février 2008

ACTUALITES: La junte annonce un référendum sur la Constitution et des élections législatives

La junte militaire vient d’annoncer ce samedi 9 février 2008 qu’un référendum pour adopter le projet de Constitution aura lieu en mai 2008, suivi en 2010 par des élections législatives multipartites. La rédaction de ce projet s’était close le 3 septembre 2007 après 15 ans de réunions irrégulières.

C’est la première fois que la junte fixe un calendrier pour les étapes de « la feuille de route en sept points pour une transition vers la démocratie » présentée en 2003.

Or cette annonce surprise doit être prise avec précaution. Ne serait-elle pas un moyen pour gagner du temps et calmer la pression venant à la fois de l’intérieur et de la communauté internationale ? Car comme à son habitude, la junte adopte une attitude pleine de contradictions en annonçant des élections libres après avoir réprimé violemment les manifestations de septembre 2007 ; tout comme après ces manifestations elle a nommé un officier de liaison pour engager une réconciliation avec l’opposition tout en poursuivant les arrestations et restreignant encore davantage les libertés individuelles.

Rappelons en effet que le projet de constitution a été rédigé par des membres exclusivement nommés par la junte et que le parti d’opposition (LND) a boycotté ce processus en signe de protestation contre la détention d’Aung San Suu Kyi. Ainsi, ce projet de constitution attribue aux généraux un rôle prépondérant dans l’administration du pays et empêcherait Suu Kyi de se présenter à une fonction élective du fait qu’elle a été mariée à un étranger. De plus, l’opposition se trouve en position de grande faiblesse en ce début d’année 2008 : selon Amnesty International, quelque 700 personnes ayant manifesté en septembre 2007 ont rejoint les 1 150 prisonniers politiques de Birmanie.

Dans ces conditions, il n’est donc pas surprenant que l’opposition reste sceptique, s’étonnant également que les dates des élections législatives soient fixées avant même que les résultats du référendum pour ratifier la constitution ne soient connus.